La citation du jour

Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche



19 décembre 2010

10 décembre En panne dans les dunes

10 décembre En panne dans les dunes. 26° 21 N – 10° 05 E

Après un départ comme d’habitude vers 8h30, le camion de Franck retombe en panne au bout d’une demi-heure. Il contacte le chef d’atelier IVECO avec le téléphone satellite, mais les différents essais proposés par IVECO ne résolvent pas la panne.

La panne, d’origine inconnue, limite la puissance du moteur de façon intermittente.

Franck tente de réparer sur place : nettoyage du circuit d’air, changement de tous les filtres à gas-oil, reset du calculateur électronique, rien n’y fait et la panne semble liée à la température.
Notre parcours prévoit encore 100 km de dunes vers le nord dont certaines assez raides qui rendraient le franchissement impossible, même en traction avec un autre véhicule.

Nous décidons de modifier notre parcours, pour jouer la sécurité et retournons vers Serdelès que nous avions quitté il y a 4 jours et donc de retourner de 80 km vers le sud pour rejoindre une route goudronnée au lieu de continuer plein nord par la piste. Nous suivrons ensuite cette unique route vers l’est, remonterons au Nord et repartirons à l’ouest vers la Tunisie en passant par Sebha et Tripoli que nous voulions éviter. Cela rajoute plus de 600 km et tout se fera sur le bitume. Nous repartons en arrière sur 20 km et déjeunons dans le fond d’un lac asséché. Les pointes de flèches et de harpons en silex abondent.

Breaking News.

Les aléas du direct nous obligent à modifier une fois de plus notre programme.

Franck a une intuition et redémonte le circuit d’admission d’air. Il trouve une feuille de papier d’aluminium qui obstruait la grille d’admission après le filtre à air. Quel est le salopard qui a planqué un sandwich ici ? Personne ne se dénonce, j’espère que Franck ne va pas prendre des otages au hasard.
Franck coiffé de son filtre à air (hair filter... of course)
Re-demi-tour et nous repartons plein nord. A nous les dunes et nous venons de gagner 600 km. Nous traversons la piste dite « des français » qui reliait autrefois la Libye à l’Algérie. Une dune difficile à franchir a d’ailleurs été aplanie par un radier en béton armé dont émergent quelques ferrailles meurtrières pour les pneus.

La piste traverse des champs de cailloux et se transforme en tôle ondulée, résultat du passage des camions qui se sont succédés depuis 70 ans. Deux possibilités : plein pot pour survoler la tôle comme dans le film « Le Salaire de la Peur » ou bien vitesse réduite à moins de 30 km/h.
Le Salaire de la Peur

Franck dont le moral et le camion sont revenus au zénith choisit la 1ere option tandis que pour ménager ses montures, le reste du groupe s’en tient à l’allure réduite.
Le Salaire de la Peur
Nous atteignons une source aménagée avec un tuyau et c’est l’occasion d’une douche qui nous évite de sortir nos jerry-cans d’eau.

Nous bivouaquons au pied de dunes qui émergent du plateau rocheux. La nuit est un peu plus fraîche maintenant que nous remontons vers le Nord en direction de Ghadamès à 380 km. Au bivouac, Ali nous annonce que demain les franchissements de dunes seront difficiles et que la prudence s’impose pour ne pas partir en vol plané ou en tonneaux.

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