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Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche



17 septembre 2010

Epaves d’avions

Le désert libyen a conservé les traces de naufrages aériens. En particulier, les bombardiers légers Blenheim ont payé un lourd tribut au désert. En allant les visiter, lost in the middle of nowhere, on ne peut s’empêcher de se demander comment l’on peut se perdre à ce point.


Dans les années 40, il n’existe aucune carte fiable du désert. L’absence de point de repère et de balise radio oblige les navigateurs à recourir à l’estime.
Pour faire simple, la navigation à l’estime tient compte de deux facteurs principaux : la mesure de la dérive par rapport au sol et l’imprécision de la tenue du cap.
La mesure de dérive se fait par des mesures de points fixes au sol et en calculant l’écart avec le cap théorique pendant un temps d’observation déterminé.
Dans la pratique, dans le désert et en altitude, la recherche de points fixes est extrèmement difficile, rien ne ressemblant plus qu’une dune ou un rocher à un autre. La dérive étant principalement du au vent et celui-ci variant significativement en altitude, il est conseillé de répéter régulièrement les mesures. L’imprécision sur le cap à tenir par le pilote est dans le meilleur des cas de 1°. Cela représente un écart de 15m par kilomètre et donc de 15 km pour un trajet de 1.000 kilomètre.

Lorsque ces erreurs s’ajoutent, il est très risqué d’espérer trouver sa destination et les chances de retourner à la base sont quasi-nulles. Ce que conseillait un des aviateurs, Jean de Pange, basé au Tchad lors des reconnaissance ou missions sur Koufra était en cas d’égarement de continuer vers le nord jusqu’à trouver le Nil. La tentation de retourner à la base a coûté la vie à plusieurs équipages de Blenheim.
Blenheim naufragé retrouvé en 1959


Le B-24 Liberator de l'US Air Force "Lady Be Good" s'est perdu au Sahara Libyen, en avril 1943, de retour d'une mission de bombardement sur l'Italie. Le navigateur était probablement convaincu d'être encore au-dessus de la Méditerranée. Réservoir à sec, le Lady Be Good effectue un atterrissage forcé, qui sera suivi de la longue agonie de l'équipage, l'épave sera retrouvée en 1959 par des prospecteurs pétroliers.
Lady Be Good


Pour en savoir plus 
http://www.ladybegood.net/
http://saharayro.free.fr/lbg3.htm l'excellent site d'Yves Rohmer à qui ces photos sont empruntées

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