8 décembre Tassili Aramat et Wadi Aramat
Toujours le même plateau rocheux redécouvert par Ali en 2005 et où les seules traces visibles sont celles de la piste creusée depuis par les groupes qu’il accompagne. Nous repartons sur nos traces de la veille car le plateau se termine en cul de sac et est à 15 km de la frontière algérienne. Après notre invasion du Soudan il ne manquerait plus que nous annexions l’Algérie à la Libye
Nos recherches de la matinée seront peu fructueuses malgré que nous disposions de points GPS de gravures. J’en trouve néanmoins une (pas terrible) sur une pierre plate de 3 kilos. Nous la reposons dans une cache discrète mais accessible aux initiés pour éviter les tentations de pillage.
Au déjeuner, l’inventaire des vivres de notre navire fait apparaître un risque de pénurie de bière. La situation est sérieuse, et même grave et nous réunissons un conseil suprême. Nous décidons d’un strict rationnement, ce sera, comme dit Franck, le plan ORSEC (hors-sec off course). La vie est faite de renoncements…Après 32 jours dans le désert, nos préoccupations ne sont plus très élevées. Je me demande comment Saint-Exupéry a pondu le Petit Prince.
Pendant le déjeuner, les guides sont partis chasser mais reviennent broucouilles.
Nous repartons vers le Nord et quittons le plateau pour retrouver du sable et du roc. Nous atteignons le Wadi Aramat et nous arrêtons devant un poste de police dans un Algeco, posé à l’intersection de 2 pistes. Deux gars montent la garde à 20 km de l’Algérie, c’est encore mieux que le Désert des Tartares comme situation. Devant le poste, une épave de Land-Rover nous inspire une pensée pour Hugues, éminent possesseur d’un Land réformé de l’armée hollandaise et rénové par ses soins.
Le wadi Aramat est large d’un km et bordé de paroi rocheuse, recouverte de sable. Des Euphorbes poussent en abondance ainsi que des touffes d’herbe à chameaux. L’euphorbe est un arbre qu’il faut laisser en paix car le contact de sa sève avec les yeux rend aveugle. Il parait aussi que ses feuilles peuvent avoir des effets hallucinogènes avec lesquelles les junkies du désert se mettent la tête à l’envers.
Les gravures sont rares et assez décevantes, petits chameaux et écriture touareg récente.
En continuant de remonter le Wadi Aramat, nous trouvons un coin de bivouac entre les monticules d’herbe à chameaux et devant un abri sous roche connu pour ses peintures. Celles-ci sont d’une finesse extraordinaire, de couleur ôcre. Des chars Garamantes sont représentés, tractés par des couples de bœufs. Un berger avec sa lance fait face à un lion pour protéger son troupeau de vaches et une vache renversée a déjà été croquée par le lion. Il y a plus d’une centaine de personnages et d’animaux peints. La lumière de la fin du jour est assez bonne pour réussir une série de photos.
Pour nous récompenser de cette trouvaille, il y aura organisation d’une séance de cinéma en plein air avec projection du film « Le 5e élément » de Luc Besson, plus de 10 ans après sa sortie. Excellent film dans l’absolu et encore meilleur sous les étoiles et dans le décor en cinémascope formé par les parois rocheuses du wadi. La nuit est encore chaude.
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